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Bail rural consenti par une commune et clause environnementale

Civil - Immobilier
18/09/2020
Le bail doit fixer les conditions dans lesquelles la commune pourra s'assurer annuellement du respect par le preneur des pratiques culturales convenues. Le non-respect d'une ou plusieurs des clauses environnementales du bail peut entraîner la résiliation de celui-ci à l'initiative du propriétaire.
Une commune souhaite signer un bail en précisant que les terres devront être exploitées et cultivées en agriculture biologique. En cas de non-respect de cette clause, la commune peut-elle résilier d'office ce bail et, le cas échéant selon quelle procédure ?

Saisi de cette question, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation rappelle que les baux du domaine de l'État, des collectivités territoriales, de leurs groupements ainsi que des établissements publics, lorsqu'ils portent sur des biens ruraux faisant l'objet d'une exploitation agricole, qu'ils constituent ou non une exploitation complète, sont en principe soumis au droit commun du statut du fermage (C. rur. et pêche maritime, art. L. 415-11). La commune peut, conformément aux dispositions de l'article L. 411-27 du Code rural et de la pêche maritime, introduire des clauses visant au respect par le preneur de pratiques ayant pour objet la préservation de la ressource en eau, de la biodiversité, des paysages, de la qualité des produits, des sols et de l'air, la prévention des risques naturels et la lutte contre l'érosion, y compris des obligations de maintien d'un taux minimal d'infrastructures écologiques. Les pratiques culturales pouvant faire l'objet de clauses environnementales sont listées à l'article R. 411-9-11-1 dudit code ; elles incluent, entre autres, la conduite de cultures ou d'élevage suivant le cahier des charges de l'agriculture biologique. La commune peut choisir parmi les pratiques énumérées à l'article précité celles qui répondent aux préoccupations environnementales du lieu de situation du bien loué. Le cas échéant, le bail doit fixer les conditions dans lesquelles la commune pourra s'assurer annuellement du respect par le preneur des pratiques culturales convenues.

Le ministre précise que, hors cas de force majeure ou de raisons sérieuses et légitimes, le non-respect d'une ou plusieurs des clauses environnementales du bail peut entraîner la résiliation de celui-ci à l'initiative du propriétaire, en application de l'article L. 411-31 du Code rural et de la pêche maritime. La résiliation du bail n'intervient pas de plein droit, elle doit être demandée auprès du tribunal paritaire des baux ruraux.
Source : Actualités du droit